CORE – Reviews

There’s a precise and very interesting conceptual framing about this amazing release co-signed by Gunter Christmann (cello, trombone), Alexander Frangenheim (double bass) and the surprising vocalist Elke Schipper: every tracks have been entitled RAC, a protein isolated in fruit flies which appears to regulate some mnemonic processes – according to some American and Chinese researchers, it seems that when activated, RAC causes the fast fading of newly formed memories, allowing new ones to come in and solidify, a sort of turn-over into human „ram memory“ arguably very important for good functioning of brain. This talented improvisational performers were maybe trying to switch RAC on during this recording occured on the end of January 2010 at Studio Borne in Berlin. It’s quite clear that Elke’s vocal extended techniques are ear-catching and I’m saying so not to behave with gallantry: altough cello, trombone and double bass play such an important role in the rehearsal performative stage that they can be perceived as „very close“ elements to Core’s dramatics and sometimes even stand-alone elements (as you can experience in Rac 11 or Rac 12), most of listeners will presumably focus on amazingly gorgeous versatility and swiftness in changing compass as well as the dramatic power by Elke Schipper, whose vocal skills sometimes sound able to cause the eruption of some subcutaneous strong energies while stammeringly muttering, humming, crying, yodelling, trilling, retching, gasping, screaming and distorting in many different ways her vocal chords in order to render emotions in a so vivid way that you could physically and emotionally react when for instance it seems some cruel dentist is trying to extract her painful tooth without anaesthesia or when she sounds falling prey to atrocious spasms provoking some vocal gasping convulsions, strangulated shouts, silent snurls or excruciating yells. Really amazzzzzziiiiiing stu…uh..uh…uh…shhhhhhhhhh…uff! B…p…p…p…ahhhhhhhhhhhhhhhh… (sorry for this sort of onomatope-like induction!)

-Vito Camarretta (Chain DLK)

 

 
Le même Frangenheim avec ricn moins que Gunther Christmann, himself ct la poétesse sonore / vocaliste Eike 5chippcr, dans Core. Christmann, voilà quelqu‘ un qui a eu une influence incontournable dans la scène improvisé depuis les temps héroiques et dont les idéologues en vogue en oublient même l’existence. Puis-je rappeler à des gens qui n’étaient pas nés dans les années 70 et qui tendent à réécrire l’histoire que quand Christmann rêvolutionnait l’impro libre en Allemagne entre 1971 et 1979, Keith Rawe a quitté la musique créative et AMM pour militer chez les mancistes-leninistcs maoistes soit la pire des alilénations intellectuelles et théoriques qui puisscnt exister.
Keith est revenu sur la scène avec un groupe frec rock (Amalgam, album Wipe OuI!). Ca va, j’écoute Keith depuis les années 80′, je l’ai entendu à l’époque, et depuis mais faut pas pousser. Des génies comme ça, il y en a des dizaines …… alors !
Donc, je reviens sur Core, cet album n’est peut-être le tout meilleur avec Gunther C, mais comme il enregistre peu ou quasi jamais ailleurs que sur Ed Explico, et que ses anciens disques sont introuvables, voilà quelque chose de super à se mettre sous l’oreille. Un tas de gens soufflent dans un instrument, mais lui Gunther Christmann, il est aussi unique au trombone qu’Evan Parker, Lol Coxhill ou Roscoe Mitchell au saxophone. On nous casse les c .. avec le silence en musique, et bien écoutcz les silences chez Christmann, et prcnez-cn de la graine! Cet homme a le sens de la phrase, des ponctuations, des interjections et de faire sens avec un rien. Dans les interstices, on entend le silence! Et puis, Elke Schippcr a un talent fou avec les mots coupés en morceaux et concassés … avec Frangcnheim à la contrebasse et .. .. Christmann au violoncelle …. c’est une belle équipe!

-Jean-Michel van Schouwbourg

 

 
Cette session de janvier 2010, dans un studio berlinois, regroupe des musiciens qui se fréquentent depuis des lustres (par exemple dans le cadre des projets conduits par Christmann sous l’intitulé Vario) ; les quinze instantanés délivrés ici sont autant d’occasions de mesurer l’intime proximité du tromboniste & violoncelliste, du contrebassiste et de la vocaliste. Ces pièces, comme des noyaux d’activité, retiennent par leur qualité de concentration et de projection pétillante, bien que la théâtralisation du travail vocal (mais finalement, ni Minton ni Schürch – deux partenaires de GC – n’y échappent…) ait ses limites. Un enregistrement qui, dans cet idiome identifié, historique, est une réussite.

-Guillaume Tarche (Le Son du Grisli)

 

 
A free improvisation session recorded in the studio in January 2010. Christmann on cello (mostly) and trombone, Frangenheim on doublebass, and vocalist Elke Schipper, whose range of extended techniques brings to to mind Phil Minton. 15 near-miniatures focused very specific ideas, combinations, and moments. Good European Free Improvisation, almost “old school”. Comparable to the quartet Speak Easy, also on Creative Sources and which, incidentally, included Minton.

-François Couture (Délire Musical)

 

 
Core : centre en français. Le tromboniste et violoncelliste Gunther Christmann a été durant des dizaines d’années un des principaux musiciens au centre de la scène improvisée libre continentale. Dès le début des années 70 en Allemagne, lui et Paul Lovens ont contribué à créer /lancer cet univers musical dans une trajectoire radicale à l’écart des formules toutes faites du free-jazz même le plus outré. Il y eut à cette époque déjà un bon nombre d’improvisateurs libres, mais ces deux artistes ont eu une position centrale et exemplaire (chefs de file) par l’invention et la haute qualité de leurs musiques et toutes leurs initiatives, les concerts et disques qu’ils ont produits. Leur apport dans le développement et l’utilisation des techniques instrumentales alternatives est incontournable. Le centre en improvisation libre c’est aussi le territoire commun des parties en présence, ce qui unit chaque artiste l’un à l’autre. Compagne de Christmann dans la vie, Elke Schipper est une improvising pétesse sonore qui manie le verbe en jouant des mots, des syllabes, des consonnes et voyelles qu’elle tord, distend, projette, secoue, aspire, crache ou énonce à une vitesse étourdissante. Alexander Frangenheim est depuis vingt ans le contrebassiste de prédilection du tromboniste et tous deux eux ont en commun plusieurs enregistrements en commun sur leurs labels frères Ed Explico et Concepts of Doing. Christmann a toujours été associé à un contrebassiste et a joué lui-même de la contrebasse dans les années septante avant d’adopter le violoncelle. Il s’agit bien d’un groupe véritablement intégré où chacun est concerné par le travail des autres et partage des idées musicales très proches. Chez Gunther Christmann, on entend des similitudes dans le traitement des sons du trombone et du violoncelle dans l’attaque et le choix des timbres et son jeu sur un des deux instruments fait songer à celui qu’il développe avec l’autre. Cette façon caractéristique de presser l’archet et la corde ou de saturer la colonne d’air avec réserve, et aussi toutes les nuances de l’effleurement. Le contrebassiste s’intègre parfaitement dans son univers et avec les couleurs particulières de la musique de son collègue et il dira sans doute qu’il a trouvé chez son partenaire, l’improvisateur idéal. Core se compose de quinze morceaux : rac – 3:37, rac – 4:44, rac-3:38 etc… en fonction de la durée de chacun, quelques-uns au trombone et le reste au violoncelle. Tout comme le tromboniste – violoncelliste a déconstruit la syntaxe de l’instrument en en étendant les possibilités expressives, la voix d’Elke Schipper a adapté cette direction en transformant le langage et les éléments sonores qui le composent. Les deux instrumentistes rivalisent de trouvailles sonores très détaillées qu’ils semblent sous-jouer comme pour créer l’espace nécessaire pour que la voix puisse exprimer le moindre ppp du bout des lèvres. Ces trois improvisateurs jouent une musique libérée où les paramètres conventionnels ont explosé, mais ils le font avec la plus grande précision. Pas moins de sept morceaux durent autour de trois minutes trente (3:37, 3:38, 3:36, 3:46, 3:30, 3:42, 3:39) et cinq ont la même durée à une ou deux secondes près. On jurerait que c’est délibéré. Une véritable merveille d’inventions sonores spontanées et réfléchies, grave et ludique. Un raffinement inouï dans les timbres pour le plaisir des oreilles.

Jean-Michel Van Schouwburg (Orynx-improv’andsounds)

 

 

 

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